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Notre garde forestier

Figure bien connue des habitués de Nos Forêts Mèbre-Talent, le garde forestier Jean-Philippe Crisinel aime arpenter les étendues boisées dont il a la charge.

Monsieur Jean-Philippe Crisinel

«J’ai toujours travaillé en forêt», raconte-t-il, «d’abord comme apprenti forestier bûcheron de 1989 à 1992, puis bûcheron, puis chef d’équipe. Un jour, mon garde forestier m’a dit: “Toi, tu devrais essayer de passer les examens d’entrée pour garde forestier!” J’ai tenté le coup, passé ces examens, suivi la formation d’une année et demie à Lyss, près de Bienne, et je me suis qualifié en 1996 comme garde forestier.»

Pourtant, à 23 ans et à une époque où trop de gardes étaient formés, la jeunesse n’était pas un atout. S’en suivent six mois dans une entreprise privée, deux années comme chef d’équipe de bûcherons à Marchissy, puis garde forestier indépendant depuis 1999 jusqu’à ce que Nos Forêts Mèbre-Talent l’engagent en 2004.

 

Pourquoi un garde forestier?

«Mes missions sont d’organiser tous les travaux qui se passent en forêt, de la plantation à la coupe en passant par l’entretien des sentiers et des routes forestières. Je veille aussi sur la biodiversité, ce qui peut se traduire par la sauvegarde de certaines espèces végétales rares – comme les sabots de Vénus. Amener un peu plus de lumière par-ci, améliorer les biotopes par-là, par exemple en créant un étang ou en s’assurant que les lisières sont étagées pour que de nombreuses espèces y trouvent refuge.»

À ces tâches s’ajoutent celles menées pour le canton: martelage, surveillance sanitaire, police forestière pour les constructions en lisière et coordination avec l’inspecteur des forêts.

Ce qui lui plait le plus dans son métier, c’est d’observer l’évolution de la nature selon l’intervention – ou la non-intervention – humaine: la vivacité de la forêt quand on y apporte de la lumière, la manière dont on favorise le rajeunissement naturel et la croissance de certaines espèces, et enfin l’adaptation de la forêt pour la rendre plus résistante aux changements climatiques.

Ce qui le rebute, ce sont toutes les tâches administratives qui prennent de plus en plus de temps, notamment en raison de toutes les subventions disponibles qui nécessitent un travail de suivi important.

 

À la recherche d’un équilibre

«En fait, je régule un peu tout ce qui se passe en forêt pour qu’elle se porte bien, explique-t-il sur un ton calme et posé. J’assure un équilibre, d’une part pour que les plantes et les animaux se portent le mieux possible, d’autre part par rapport à la composition de la forêt et au nombre d’arbres sur pied. S’il y en a trop, ça risque d’engendrer une catastrophe comme Lothar, une tempête hivernale en 1999 qui a rasé de grands pans des forêts du Plateau.»

S’il s’assure de la bonne santé de la forêt pour qu’elle offre un cadre propice pour les animaux, il ne s’occupe pas de ces derniers. Ça, c’est le travail du garde-chasse.

Depuis 19 ans qu’il soigne Nos Forêts Mèbre-Talent, il observe bien des changements dans les comportements des visiteurs de la forêt. Les personnes à la recherche de quiétude en forêt sont de plus en plus nombreuses, tandis que les cyclistes en VTT (électriques ou non) recherchent des sensations sur les chemins forestiers. Un mélange d’usages pas facile à réguler, d’autant plus que les deux roues dérangent beaucoup la faune.

Pour maintenir le fragile équilibre de la forêt face à toutes ces contraintes, son côté pragmatique, une généreuse ration de bon sens et une efficacité certaine lui sont d’un grand secours!

 

Pour en savoir plus, écoutez le podcast sur la journée du garde forestier.