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Le triage et les travaux
en forêt

S’il est un monde qui travaille à long terme, c’est bien celui de la forêt: la vision de son développement et de sa gestion porte sur un siècle! Alors qui la gère et comment cela fonctionne-t-il?

Habituellement, plusieurs communes se regroupent pour gérer leurs forêts ensemble, avec un ou plusieurs gardes forestiers dans un groupement appelé triage forestier.

Ainsi, le Triage Mèbre-Talent regroupe huit communes: Assens, Bretigny, Cugy, Epalinges, Etagnières, Froideville, le Mont-sur-Lausanne et Morrens, ainsi que des forêts cantonales et privées. Il emploie un garde-forestier, Jean-Philippe Crisinel, qui planifie, organise et gère tous les travaux qui se passent dans ces forêts, qui couvrent une vaste surface: 1’000 hectares, soit plus de 1’400 terrains de football!

Pour chaque commune, un plan de gestion renouvelé tous les 10 ans sert de base, puis un système de cartographie répertorie toutes les étapes de développement des différentes zones, depuis les jeunes forêts jusqu’aux forêts âgées, et aide à indiquer où intervenir.


Le martelage

Au cours de l’été, entendez-vous parfois des voix résonner dans la forêt: «Foyard, 7!», «Epi 12» ; «Sapin 3»? C’est le martelage!

Le martelage est une étape importante dans la vie d’une forêt. C’est le moment où les forestiers parcourent les bois pour décider des coupes à venir. Aucun arbre n’est enlevé sans bonne raison. Chaque coupe est soigneusement réfléchie pour favoriser l’épanouissement des arbres et le rajeunissement naturel de la forêt. Dans leur travail, les forestiers tiennent compte de la ressource bois, de la sécurité des promeneurs, de la santé des forêts et de la biodiversité.

Les bois récoltés sont soigneusement comptabilisés pour ne prélever que l’intérêt, sans toucher au capital. Sur Nos forêts Mèbre-Talent, la forêt produit chaque année environ 8’000 m3 de bois, ce qui représente un volume de croissance de presque un litre à l’heure, 24h sur 24, sur 365 jours!

Chaque intervention fait de plus l’objet d’une autorisation et d’un contrôle du service cantonal des forêts. Ce rituel ancestral permet d’assurer l’utilisation et la préservation durable de ce patrimoine naturel.

Les bois récoltés sont soigneusement comptabilisés pour ne prélever que l’intérêt, sans toucher au capital.

Les soins aux jeunes forêts

Dans nos forêts Mèbre-Talent, nous trouvons les jeunes forêts un peu partout, mais encore faut-il les repérer, car notre regard est attiré par les grands arbres. Pourtant, une forêt est idéalement composée d’arbres petits, moyens et grands; c’est ce qu’on appelle la forêt jardinée. Elle sera plus résistante face aux maladies ou aux caprices de la météo, offrira des habitats plus diversifiés pour la faune et une production de bois plus régulière pour les humains.

Aujourd’hui, les forestiers plantent peu d’arbres, préférant laisser la forêt se régénérer naturellement. Pour aider les jeunes pousses à se développer, ils dosent la lumière, l’eau et l’utilisation des sols avec des coupes, des éclaircies par petites touches tous les quatre à cinq ans.

Pourtant, face aux changements climatiques, il est parfois nécessaire de planter de nouvelles espèces, car elles sont actuellement soit peu représentées ou se régénérant difficilement de manière naturelle. Dans les espèces indigènes résistantes aux changements climatiques, nous plantons par exemple dans Nos forêts Mèbre-Talent du chêne, du châtaignier, du noyer, du cerisier, du tilleul ou encore de l’érable plane.

Nous plantons dans nos forêts du chêne, du châtaignier, du noyer, du cerisier, du tilleul et de l’érable plane.

Les coupes de bois

Les arbres identifiés pendant le martelage sont abattus pendant l’automne et l’hiver suivant. La coupe d’un arbre est impressionnante : le bruit des tronçonneuses, le premier craquement, puis le grincement et enfin la chute. Le métier de bûcheron exige un grand savoir-faire, notamment pour maîtriser où il fait tomber l’arbre pour éviter de blesser ce dernier ou, surtout, un arbre proche.

En général, les forestiers prélèvent des arbres ci et là, et pas plus que ce qui pousse dans l’année. Les interventions sont peu visibles après une année et favorisent la régénération pour des forêts vigoureuses qui rempliront leur rôle de protection.

Il arrive que des coupes rases soient faites, conséquences des modes de gestion datant des années 1850. Pour en savoir plus sur ces coupes, lisez la réponse à la question «Pourquoi des coupes parfois sévères sont-elles opérées en forêt?».

Une fois coupé, le bois sert tant pour nous chauffer que pour construire nos maisons ou former la charpente de nos toits. Utile, renouvelable et biodégradable, c’est le seul matériau que nous arrivons à produire localement. Mèbre-Talent est d’ailleurs reconnue pour ses très beaux épicéas et sapins qui sont utilisés dans la région pour la construction.

> Plus d’informations sur le bois en tant que ressource

Voir aussi les questions «Que devient le bois coupé dans les forêts de Cugy?» et «Comment puis-je me chauffer au bois et où en acheter?».

Les arbres identifiés pendant le martelage sont abattus pendant l’automne et l’hiver suivant.

Les aménagements en forêt

Les forestiers s’occupent aussi d’entretenir ou stabiliser les chemins, construire des sentiers, ponts et passerelles, aménager des places de pique-nique, endiguer des ruisseaux et creuser des étangs: c’est le génie forestier. Les ouvrages fabriqués bien évidemment avec du bois local sont souvent très esthétiques.

Pour tous les travaux forestiers, Nos forêts Mèbre-Talent impliquent beaucoup l’équipe de bûcherons et les apprentis du Centre de formation professionnelle forestière (CFPF) au Mont-sur-Lausanne, une belle collaboration qui favorise la formation de la relève.

Les ouvrages fabriqués bien évidemment avec du bois local sont souvent très esthétiques.

A propos de la mécanisation

La forêt est un des milieux où nous nous sentons les plus proches de la nature et nous sommes donc très sensibles à sa préservation. Les machines souvent imposantes utilisées lors de coupes de bois nous choquent parfois et laissent des traces.

Les machines sont toutefois d’une grande utilité pour aider les bûcherons, dont le travail est physiquement éprouvant, et rentabiliser l’exploitation du bois. Ainsi parfois un tracteur aide à tourner un tronc pour que le bûcheron puisse enlever les branches de l’autre côté avant de le sortir. Il est également possible qu’une récolteuse abatte un arbre, l’ébranche et débite le tronc.

Pour éviter de trop tasser le sol de la forêt, les machines restent sur des pistes de débardage (les layons) tous les 20 à 25 mètres. Les traces sont particulièrement visibles juste après les travaux et si les machines ont laissé de grosses ornières, les forestiers remettent les chemins en état.

Les machines sont d’une grande utilité pour aider les bûcherons et rentabiliser l’exploitation du bois.